Les candidats au baccalauréat, qui a démarré hier avec l’épreuve de philosophie, sont prévenus : il n’y aura aucune place pour la fraude.
Une conférence de presse s’est déroulée avant-hier au Collège Sadiki à l’initiative de la Délégation régionale-Tunis 1 pour présenter trois volets principaux des examens nationaux session 2022, à savoir l’examen du certificat du baccalauréat, l’examen du certificat de l’enseignement principal général et technique et le concours d’entrée aux collèges pilotes.
Qui dit examen, dit tentative de fraude pour certains candidats, notamment au vu des graves dépassements qui ont éclaté ces dernières années, dus au recours frauduleux à la technologie. Un récent communiqué de la TAP met tout le monde d’accord sur la tolérance zéro qui devrait être mise en place par les superviseurs dans les salles d’examen : « Pour ce qui est de la lutte contre la fraude à l’examen, le ministre de l’Education nationale, Sellaouti, a signalé que tous les appareils numériques sont interdits dans les centres d’examen à l’exception de la calculatrice qui devra porter le cachet de l’établissement ». C’est ce qu’a confirmé strictement Jawher Ouled Hammouda, sous-directeur de la vie scolaire au commissariat régional de Tunis 1 et chargé de communication, puis repris en boucle par les responsables éducatifs du Collège Sadiki.
Ouled Hammouda revient sur ce qu’il décrit comme un phénomène néfaste apparu ces dernières années, marqué par le recours aux Smartphones et tablettes électroniques pour une utilisation malintentionnée qui favorise la triche. Et d’ajouter : « Le ministère de l’Education a pris les dispositions nécessaires pour interdire à l’ensemble des candidats le port du téléphone portable, afin qu’aucun Smartphone connecté ne franchisse la salle d’examen, hormis celui du président du centre qui a droit à la communication et l’exécution de ses prérogatives ».
Il a affirmé que le ministère de tutelle « a tordu le cou » au phénomène de la triche ces deux dernières années en axant sur la diffusion d’avertissements fermes d’un élève à l’autre et la neutralisation des signes avant-coureurs, de toute tentative de fraude en salle d’examen. Les situations exceptionnelles ont mis en flagrant délit, la fraude intentionnelle avec des dépassements qui ont nécessité des sanctions. L’exclusion en cas de fraude selon le degré ou l’interdiction de se présenter aux épreuves futures durant deux à cinq ans est une « sanction qu’on ne souhaite à personne parce qu’elle touche les parents qui sont amenés de surcroît à admettre la véracité des faits ». Les opérations d’avertissements prohibitifs et le recours aux sanctions continuent de façon formelle, à l’instar des années précédentes, admet notre interlocuteur.
7.000 candidats à la DR Tunis 1
De son côté, Mme Fatma Daoud Hlel, commissaire régional Tunis 1, a présenté les principaux chiffres relatifs aux examens nationaux, avant de résumer les retombées de cette session 2022 : « Le commissariat national Tunis 1 est prêt à assurer le bon déroulement de cet événement national avec le bac et d’autres concours, l’entrée aux collèges et lycées pilotes. L’inscription est facultative avec 3.500 candidats au collège pilote et 1.500 au lycées pilotes car le bac est l’examen national le plus important pour la famille tunisienne. Il y a une mobilisation de 25 centres pour la DR Tunis 1 dont les principaux sont ceux de Carthage Présidence, l’Aouina, Bab El Khadhra, el Arbi Chammeli et le lycée Boussina de Kabbaria. C’est un commissariat très étiré avec Gammarth, La Marsa et la banlieue nord ainsi que les nombreux lycées connus de Tunis comme celui de la rue de Marseille ou de Montfleury. Il y a plus de 7.000 candidats inscrits mais en baisse de 1.000 candidats. « Nous avons mobilisé beaucoup de moyens, de ressources humaines malgré les conditions difficiles et les problèmes financiers. A ce titre, on valorise l’appui et le soutien de la société civile et les mairies de La Marsa, La Goulette et le gouvernorat de Tunis, ainsi que les deux amicales de l’éducation nationale ».
Parmi les mesures déployées pour contrecarrer la fraude numérique, l’interdiction de leur utilisation même aux surveillants au bac et aux professeurs également. Elle cite en exemple les gouvernorats de Sfax et Mahdia au niveau des résultats ainsi que celui de Monastir. Elle espère que le taux de réussite atteindra celui de l’année dernière grâce à l’allègement du programme et au recours à l’enseignement par groupes.
Enfin, de source non officielle, il semble que le ministère de l’Éducation, en coopération avec la direction générale de la sûreté nationale, ait décidé de coordonner la sécurisation des examens régionaux et nationaux à travers la limitation à 20 candidats dans chaque salle, l’augmentation du nombre d’enseignants de garde à 4 au lieu de 2 et l’équipement de salles en caméras de surveillance.
La sécurisation de chaque hall avec un élément de sécurité et un élément des forces auxiliaires est également annoncée.